"Je te sauverai"
Illust : Vincent
Dutrait Collection " Les p'tits intrépides " (à partir de 7 ans) - 2001
Alan ne parle pas.
Les spécialistes disent tous qu'il a un blocage. Pendant le mois de
décembre 1999, il part en vacance avec sa mère à Belle-île. Au même
moment, c'est le drame... L'Erika déverse son fioul sur les plages.
Alan trouve un guillemot mazouté et le soigne dans la clinique des oiseaux.
Entre les deux amis s'engage alors un dialogue émouvant...
Prix des Incorruptibles 2003 ( catégorie CM1/CM2 )
Prix Henri Martin 2003 Prix du Véron 2003
Prix Jeunesse SNCF 2002
Prix du Roman Jeune de Laval, niveau primaire.
Habitant
en Bretagne, j'ai été très touché par la marée noire de l'Erika quand
elle s'est produite en décembre 1999. Je suis parti sur Belle-île pendant
une semaine. Là, je me suis porté volontaire pour donner un coup de
main à la clinique des oiseaux. La plupart des situations que je décris
dans le livre sont donc des situations vues ou vécues.
De
retour de Belle île, je n'ai pas pu écrire tout de suite sur mon expérience.
J'avais trop de colère et de tristesse en moi. Il s'est passé plus de
deux mois avant que je me mette à l'écriture. J'ai écrit quatre brouillons
successifs avant d'envoyer mon manuscrit à l'éditeur Magnard.
Dans
le premier brouillon, un enfant " normal " que j'ai d'abord appelé Dylan
parle de son expérience à la clinique des oiseaux. Il n'y a pas de dialogue
avec l'animal en souffrance.
Dans le deuxième brouillon, j'ai essayé de faire parler l'oiseau et
je me suis rendu compte que cette piste permettait de mieux comprendre
et ressentir les souffrances de l'animal.
Dans le troisième brouillon, j'ai décidé que l'enfant ne parlerait pas
(je me suis souvenu d'un enfant mutique rencontré à la clinique des
oiseaux ). J'ai changé le prénom de l'enfant pour l'appeler " Alan "
en référence à Alan Stivell, le célèbre joueur de harpe celtique.
Le nom " Jonathan " choisi pour l'oiseau est bien sûr un clin d'oeil
au roman de Richard Bach intitulé " Jonathan Livingston le goéland ".
Pour
le titre, j'avais plusieurs idées : " L'enfant et l'oiseau ". Puis "
Alan et Jonathan ". Puis " Je te sauverai, Jonathan " et enfin " Je
te sauverai ". J'aime ce dernier titre car on ne sait pas vraiment qui
sauve qui. Est-ce Jonathan qui sauve l'oiseau ou l'inverse… ou les deux
?
Concernant
le mutisme de l'enfant, je ne donne pas de détail. A un moment, je précise
que le responsable de la clinique a bien connu le père d'Alan. Cette
remarque laisse supposer que ce père a disparu. Certains lecteurs ont
pensé que cette disparition était due à un accident et que c'était à
cause de cet événement qu'Alan avait décidé de ne plus parler. Dans
une classe que j'ai rencontrée, un élève a émis l'hypothèse qu'Alan
avait un frère qui s'appelait Jonathan, que ce frère avait eu un accident
et que c'était depuis ce jour-là qu'Alan ne parlait plus... C'était
pour cette raison qu'Alan avait choisi le prénom " Jonathan " pour l'oiseau.
J'ai beaucoup aimé cette hypothèse. Mais il en existe d'autres…
Une
date est indiquée au début de chaque chapitre pour insister sur le fait
que le naufrage s'est réellement déroulé, et pour donner un caractère
" journal intime " au récit.